3 jours sur le glacier d’Arolla et nuit à 3000m d’altitude

L’hiver dernier j’ai fait de l’alpinisme pour la première fois, et j’ai gravi mon plus haut sommet en altitude : 3500m. C’est pendant ces 3 jours que j’ai repoussé les limites de mon corps, entre l’effort et l’altitude. Je suis partie avec un guide de haute montagne, qui nous a encadré et appris les bases de l’alpinisme, ainsi que tout ce qui touche à la sécurité en haute montagne l’hiver. Entre fondue, nuit en cabane, un groupe très sympathique, et un peu d’adrénaline j’ai passé un super séjour !

Sommaire

Je tiens à préciser que pour réaliser cette course, il faut être équipé et formé pour l’alpinisme. Il y a passage de glacier, avec crevasses. Donc ne partez pas sur cet itinéraire sans être encadré ou habitué 🙂

Infos clés

Arolla - montée au refuge des bouquetins

C’est vers 12h00 que je pose mon van sur le parking de la station d’Arolla, et que je termine de bien ranger mon sac à dos pour partir sur le glacier pendant 3 jours. J’ai rejoint le groupe avec qui je pars, ainsi que le guide de haute montagne. A ce moment là, je suis mitigée entre deux émotions : l’excitation et la peur !

 

Le début n’est pas très compliqué car nous marchons sur une piste avec nos raquettes, et le dénivelé est plutôt gentil. Nous nous habituons doucement au poids de nos sacs à dos, en marchant à notre rythme, jusqu’à arriver à la grotte de glace d’Arolla ! Un sublime endroit, qui émerveille et effraie.

Nous ne nous arrêtons pas car il nous reste du chemin, et le plus dur reste à venir car nous montons vers le glacier, pour arriver au refuge des bouquetins, où nous dormirons ces 2 nuits.

 

Au bout de 2h de marche, nous décidons de nous arrêter à un endroit qui ne craint pas trop, pour grignoter rapidement ! Il fait très beau, mais très froid. A peine 5 min après s’être arrêtés, nous avons froid donc nous ne traînons pas et repartons. Il nous reste environ 4h de montée.

 

Le groupe se disperse légèrement, les plus rapides sont en tête, et moi je prends mon temps, pour essayer de m’économiser jusqu’au bout ! Je commence à ressentir les effets de l’altitude, et ça devient de plus en plus dur d’avancer ! On approche des 3000m d’altitude.

Le guide connaît le chemin par coeur, je me sens donc en confiance. Il nous explique que nous sommes sur le glacier, qui à cette époque, est recouvert d’une épaisse couche de neige donc les crevasses craignent un peu moins.

 

Cependant, il nous fait passer sur la droite du glacier lorsque nous nous rapprochons de la cabane, car il y’a de grosses crevasses apparentes sur le coté gauche. Après plusieurs heures à monter, on voit « presque » le bout ! On aperçoit la cabane du bas, mais il faut gravir encore 200m de D+ avant de pouvoir poser les sacs. 

C’est vers 17H30 que nous arrivons enfin ! La cabane est splendide, perdue en plein milieu des montagnes. Nous ne
traînons pas à manger, puis de nous coucher, car la sortie de demain est sportive ! Au total pour cette première journée 8kms, 1000m de dénivelé positif.

Ascension du Mont Brulé

Le réveil sonne à 7h, c’est le grand jour ! Je vais enfin réaliser ma première ascension en alpinisme et battre mon record d’altitude! Je suis impatiente, mais je redoute l’ascension car avec la journée hier, je me demande si je vais avoir le niveau. Ce matin là nous avons pris le temps de déjeuner et de nous familiariser avec la cabane, et voir l’intérieur avec la lumière naturelle.

 

Il y a des toilettes sèches, à flanc de falaise, avec vue sur les montagnes, j’ai trouvé ça génial ! L’intérieur de la cabane est propre, il y a de quoi faire du feu et donc se réchauffer. Les lits sont tous disposés en arc de cercle, et on peut dormir à une bonne dizaine dedans!

C’est à 9h30 que l’expédition commence, nous enfilons les raquettes, prenons le matériel d’alpinisme, et nous redescendons sur le glacier, pour partir en direction du col Collon !

 

La première partie est plutôt raide, nous faisons notre propre trace dans la neige bien fraîche ! Nous avons mis moins de 2h pour atteindre le col Collon, qui est la limite entre la Suisse et l’Italie.

C’est à partir de ce moment que les choses deviennent plus sérieuses, nous enflions les crampons, et nous nous encordons, pour débuter l’ascension. La pente devient très vite plus raide, et nous devons marcher tous au même rythme pour avancer en sécurité. Le cardio s’emballe très vite, et on comprend que la montée va être sportive. 

 

Tout le groupe est motivant, et notre guide nous raconte des blagues pour nous faire oublier quelques instants la difficulté de l’ascension. On fait souvent quelques petites pauses pour reprendre notre souffle, et on en profite pour admirer le paysage, et les montagnes à perte de vue.

C’est après 700m de dénivelé positif que nous arrivons sur la crête du Mont Brulé ! C’est la dernière partie avant d’arriver au sommet à 3578 m d’altitude ! A ce moment là nous sommes tous fiers, et nous avons hâte d’arriver au sommet. 

 

Cependant, notre guide nous prévient des dangers des derniers mètres, et de l’instabilité du terrain. Il nous fait comprendre que si l’un d’entre nous chute, c’est tout le groupe qui finit en bas ! Etant donné que la crête était plutôt aérienne, nous avons préféré nous arrêter quelques mètres avant, pour ne pas prendre de risques inutiles.

Nous redescendons donc tranquillement plus bas à l’abri du vent, pour prendre notre pique nique et rentrer à la cabane. Je suis contente de moi, contente d’avoir réussi ce défi. Au total nous avons marché 9kms, et fait 850 de D+ sur cette journée. Il est temps de se reposer et rentrer au refuge, où une fondue nous attend ce soir au repas !

Grotte de glace d’Arolla - retour au parking

Deuxième réveil à 3000m d’altitude, et on se rend compte que c’est déjà la fin du séjour ! C’est passé à une allure folle, et nous avons appris plein de choses. Mais cela dit, la journée n’est pas finie, et notre guide a prévu de nous faire faire des exercices sur la recherche de victimes dans une avalanche.

 

En effet, nous sommes partis depuis le début du séjour avec un outil indispensable à avoir en hiver en montagne : le DVA (détecteur de victimes d’avalanches). Pour nous expliquer comment ça marche, le guide s’occupe de cacher plusieurs DVA sous la neige, et l’objectif était donc de les retrouver et creuser pour les récupérer, en très peu de temps.

Après une bonne heure d’exercice, nous enfilons nos sacs à dos, et attaquons la descente en direction de la grotte de glace! La descente se fait beaucoup plus rapidement qu’à la montée, mais nous restons toujours prudents. Notre guide nous apprend à lire le terrain et limiter les risques. Il nous montre une crevasse (de loin bien sûr), et nous explique
comment procéder en cas de chutes. 

C’est au bout de 2h que nous arrivons face à la grotte de glace. Le guide nous fait passer dedans, et nous prévient qu’à tout moment elle peut s’écrouler. Je n’étais pas rassurée, mais j’étais curieuse de voir l’intérieur de cette immense cave de glace. L’eau ruisselle à l’intérieur, laissant sur son passage des blocs de glaces énormes, très glissants.

 

Nous sommes donc très prudents, et nous veillons à ne pas nous blesser. J’étais émerveillée, mais peu rassurée, alors je suis très vite sortie.

A savoir que cette grotte de glace s’est effondrée il y a quelques mois, donc malheureusement il est impossible de la voir. Il ne reste que des photos !

 

Sinon, après 1000m de D-, nous sommes arrivés au parking où nous avons laissé nos voitures. Il est temps de repartir chez nous, avec des souvenirs plein la tête de cette expérience !

Partagez l'article :

A découvrir aussi

Le Petit Canada des Pyrénées

4 jours en van dans les Hautes-Alpes

Tenerife, les choses à faire pour les amoureux de la nature !

10 jours en van, à la découverte du nord de l’Espagne !